Les Nations unies et les organisations non gouvernementales humanitaires ont lancé, mardi, un cri d’alarme face à la situation humanitaire dans le Sahel.
Cet appel a été lancé au cours d’une visioconférence organisée par le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l’ONU (OCHA), d’autres agences des Nations unies comme le Programme alimentaire mondial (PAM), le Fonds des Nations unies pour l’enfance (UNICEF) et le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR), ainsi que des ONG humanitaires comme Plan international et le Conseil norvégien aux réfugiés.
« La situation au Sahel continue de s’aggraver pour des milliers de familles en crise. La violence, les déplacements internes, la pauvreté profonde, le changement climatique, l’insécurité alimentaire élevée et la malnutrition continuent d’entraîner des niveaux de vulnérabilité extrêmes », a indiqué Julie Belanger, cheffe du bureau régional pour l’Afrique de l’OCHA.
« En Afrique de l’ouest, les conflits alimentent la faim et la pauvreté », a déploré le directeur régional du PAM en Afrique de l’ouest, Chris Nikoi, ajoutant que quelque 4,9 millions d’enfants âgés de moins de cinq ans sont menacés par la malnutrition dans cette région, dont près de 2 millions pour la région du Liptako jouxtant le Burkina Faso et le Niger.
La directrice régionale pour l’Afrique de l’ouest et du centre de l’UNICEF, Marie-Pierre Poirier, a déploré que plus de 5 mille écoles sont fermées ou ne fonctionnent pas dans des pays du Sahel en raison des conflits, précisant que près d’un million 600 mille enfants sont privés de l’éducation.
Quant au responsable régional du HCR, Xavier Creach, ce sont plus de 5,3 millions de personnes qui sont déracinées, réfugiés ou déplacés internes au Sahel.
Décrivant « une des crises humanitaires les plus complexes », la directrice de Plan international pour le Sahel Haidara Fatoumata a indiqué que des milliers de filles sont victimes de violences basées sur le genre en raison des conflits dans le Sahel.
Le responsable du Centre norvégien des réfugiés du Mali, Hassane Hamadou a, pour sa part, déploré les difficultés auxquelles font face les humanitaires pour accéder aux personnes ayant besoin de l’assistance dans certaines parties du Sahel, notamment les vols, les braquages, les enlèvements et même des assassinats, rappelant le cas du Mali où en 2020 une vingtaine d’ONG ont été contraintes de suspendre leurs activités dans la région de Menaka face à certaines menaces.
Ce sont plus de 29 millions de personnes qui sont en situation d’assistance humanitaire au Sahel, d’après l’OCHA, les autres agences de l’ONU et les ONG humanitaires. « Des millions de Sahéliens sont en danger. Les Nations unies et les organisations humanitaires non gouvernementales tirent la sonnette d’alarme », a-t-on déclaré.
Agence Anadolu
Le titre est de ACTUALITE.BF