‘’Tchad Hourra, France barra’’: manifestation de soutien à la rupture des accords militaires entre N’Djamena et Paris

Plusieurs centaines de Tchadiens se sont réunis, ce vendredi 6 décembre, dans la capitale N’Djamena pour exprimer leur soutien à la décision du pouvoir en place de mettre un terme aux accords de sécurité et de défense qui liait le pays à la France depuis la fin de l’époque coloniale, rapporte le site d’information ‘’Tchadinfos’’.

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La foule composée de militants de partis politiques et d’associations de la société civile au Tchad, pour la plupart très jeunes, s’est retrouvée aux abords du stade de Diguel brandissant des pancartes et affichettes sur lesquelles on pouvait lire : ”La France, dehors”, “Nous n’avons pas besoin de votre coopération”, “Tchad Hourra, France barra” (Le Tchad est libre, la France dehors, ndlr).

Cette mobilisation publique de la population tchadienne contre la présence des troupes de l’ex-puissance coloniale est une première pour ce pays sahélien, considéré comme un allié traditionnel de la France.

Le Tchad a créé, mercredi 4 décembre, une commission spéciale chargée de piloter la résiliation de l’accord militaire entre Paris et N’Djamena, avec un ‘’retrait ordonné des engagements bilatéraux’’.

Présidée par le ministre tchadien des Affaires étrangères, cette commission a pour mission de ‘’notifier officiellement la dénonciation de l’accord de coopération militaire (…) auprès des autorités françaises par voie diplomatique’’, précise un arrêté signé par le premier ministre tchadien.

Conformément à cet accord, le délai de résiliation est de six mois à compter de la notification.

Le Tchad, qui abrite un millier de militaires français sur trois bases, dit avoir pris cette décision au nom de la ‘’souveraineté’’ à la suite d’une ‘’évaluation minutieuse’’.

Cette décision a été annoncée quelques heures après une visite du chef de la diplomatie française Jean-Noël Barrot. De son côté, Paris a ‘’pris acte’’ de cette décision dans l’attente d’un ‘’dialogue pour la mise en œuvre’’.

Jeudi, une première manifestation avec les mêmes slogans a réuni quelques centaines de personnes à Abéché, chef-lieu de la province du Ouaddai (est). Organisée à l’initiative des autorités locales, la mobilisation a réuni des centaines d’habitants de la ville sur la Place de l’indépendance, selon l’Agence de presse africaine (APA).

La rupture entre le Tchad et la France intervient après le retrait forcé des forces françaises du Mali, du Burkina Faso et du Niger. Désormais, c’est le président sénégalais Bassirou Diomaye Faye qui demande à la France de fermer ses bases militaires au Sénégal, dont la présence est incompatible selon lui avec la souveraineté sénégalaise.