Les magistrats du Tchad ont décidé d’entrer en grève illimitée à l’issue de leur assemblée générale tenue au palais de justice de N’Djaména le lundi 28 juin 2021, en présence des juges venus de l’ensemble du pays.
Les magistrats protestaient notamment contre l’assassinat du procureur de la République près du Tribunal de Grande Instance d’Oum-Hadjer, Ahmat Mahamat Hamba, le 24 juin courant.
« Nous avons décidé cette fois-ci d’entrer en grève illimitée en attendant que la plus haute autorité nous trouve une solution définitive à cette question d’insécurité dans les juridictions. Puisque pour rendre justice, il faut avoir une tranquillité d’esprit et, tant que les juges ne sont pas en sécurité, ils ne pourront pas rendre justice », a indiqué, mardi, à l’Agence Anadolu, le président du Syndicat des Magistrats du Tchad (SMT), Moussa Wadé Djibrine.
D’après Taoka Bruno, président du Syndicat Autonome des Magistrat du Tchad, « cette grève est le résultat de frustration des magistrats soldés par la mort du procureur de la République près du Tribunal de Grande Instance d’Oum-Hadjer ».
En septembre 2020, les magistrats tchadiens avaient exprimé leur colère et leur indignation suite à un incident qui s’était produit au sein du palais de justice de N’Djamena.
Armes à la main, les proches d’un colonel condamné à 5 ans de prison l’avaient extirpé de force de la salle d’audience, mais ils avaient été appréhendés quelques heures plus tard.
Les magistrats avaient qualifié cet acte de « terroriste » et avaient déclenché une grève d’une semaine sur l’ensemble du territoire.
Ils avaient exigé d’équiper les services de sécurité de matériels conséquents.
Agence Anadolu