Une association algérienne envisage de poursuivre la France pour « crimes contre l’humanité »

Une association algérienne a annoncé son intention de lancer des poursuites contre la France devant les instances internationales, pour « crimes contre l’humanité » qui ont coûté la vie à des milliers de personnes lors des manifestations du 8 mai 1945.

C’est ce qui ressort des propos tenus à la radio officielle, lundi soir, par Abdel Hamid Salakji, président de l’association « 8 mai 45 » (non-gouvernementale), qui défend la mémoire des victimes des massacres coloniaux français en Algérie (1830-1962) perpétrés lors des manifestations du 8 mai 1945.

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Les forces françaises d’occupation ont commis des massacres odieux dans les régions de Sétif, Guelma et Kherrata, dans l’est de l’Algérie, le 8 mai 1945. Selon les estimations officielles algériennes, 45 000 personnes parmi les victimes, étaient descendues dans la rue pour réclamer l’indépendance de leur pays.

« L’association prépare un dossier pour lancer des poursuites contre les auteurs de ces massacres devant les instances internationales », a déclaré Salakji.

Et le président de l’association « 8 mai 45 » d’ajouter : « L’association va intenter deux procès, le premier devant le Comité des droits de l’homme à Bruxelles (capitale de la Belgique), et le second devant la Cour internationale de justice de La Haye (ouest des Pays-Bas) ».

Le président de l’association a expliqué : « nous connaissons les auteurs des crimes, et nous avons une liste nominative mentionnant leurs noms à l’instar des généraux Duval et Bordella, entre autres ».

En 2012, la France a reconnu pour la première fois les massacres du 8 mai 1945 en Algérie, à la suite des déclarations de l’ancien Président François Hollande, lors de sa visite dans le pays.

Hollande a déclaré dans un discours au Parlement algérien à l’époque : « Je reconnais ici les souffrances que le régime colonial français a infligées au peuple algérien, et parmi ces souffrances, celles relatives aux massacres de Sétif, Guelma et Kherrata, qui demeurent ancrés dans la conscience des Algériens, mais aussi des Français ».

* Traduit de l’arabe par Mounir Bennour.

Agence Anadolu